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Le bail commercial décrypté : Le guide ultime pour les propriétaires
Le bail commercial décrypté : Le guide ultime pour les propriétaires
Vous avez un bien commercial et vous envisagez de le louer à une entreprise ? Alors vous aurez inévitablement affaire au bail commercial. Bien qu’il puisse paraître complexe, il est pourtant essentiel à maîtriser pour ce type de transaction.
Vous avez un bien commercial et vous envisagez de le louer à une entreprise ? Alors vous aurez inévitablement affaire au bail commercial. Bien qu’il puisse paraître complexe, il est pourtant essentiel à maîtriser pour ce type de transaction. Mais rassurez-vous, nous sommes là pour éclaircir le sujet pour vous. À la fin de cet article, vous saurez tout des tenants et aboutissants du bail commercial — quels sont ses avantages, ses obligations, comment le résilier — et aurez tous nos conseils pour vous lancer sereinement dans la location commerciale.
1. Cours d’introduction sur le bail commercial
Qu’est-ce que c’est que le bail commercial ?
Pour faire simple, c'est un contrat qui lie un propriétaire d’un bien, type local ou immeuble, à une entreprise permettant à cette dernière de louer cet espace pour y exercer une activité commerciale, industrielle ou artisanale. À ne pas confondre avec le bail professionnel, qui, lui, concerne les professions libérales.
Que ce soit un petit café ou une boutique de vêtements d’une grande chaîne, ces entreprises ont une chose en commun : elles ont signé un bail commercial pour occuper ces espaces de vente.
Zoom sur les différents types de bail commercial :
Bien que le bail 3-6-9 soit le plus connu, sachez que ce n’est pas le seul type de bail commercial qui existe. En voici les principaux :
- Bail 3-6-9 : C'est le bail classique d'une durée de 9 ans, révisable ou résiliable tous les 3 ans (on parle alors de “périodes triennales”). C'est le type de bail le plus courant pour les commerces établis. Il offre de la stabilité, tout en ayant une certaine flexibilité tous les 3 ans si nécessaire.
- Bail de courte durée : D'une durée variant entre 3 et 9 ans, il est parfait pour une entreprise qui débute ou qui souhaite tester un marché ou un emplacement.
- Bail dérogatoire : Plus éphémère, ce bail dure moins de 3 ans. Également appelé bail précaire, il n'offre pas le droit au renouvellement pour le locataire, ce qui donne plus de flexibilité au bailleur. Idéal pour les boutiques éphémères, comme un pop-up ou pendant la période des fêtes de Noël.
- Bail mixte : C'est un bail qui combine à la fois une activité commerciale et une habitation dans le même local ; par exemple pour les artisans qui travaillent à domicile ou qui ont besoin d'un espace de travail attenant à leur lieu de résidence.
Mais alors, comment choisir son bail commercial ? Chacun de ces baux répond à des besoins spécifiques, donc le choix dépendra simplement de la situation et des objectifs du locataire et du bailleur.
Et comme pour tout, le bail commercial présente des avantages et des inconvénients :
Les avantages du bail commercial :
- Stabilité financière : Grâce à la durée de 9 ans du bail 3-6-9, le bailleur bénéficie d'un revenu locatif régulier.
- Révision du loyer : Le loyer peut être ajusté tous les 3 ans.
- Flexibilité : Le bail commercial peut être renouvelé ou résilié tous les 3 ans.
- Garanties : Le bailleur peut demander des garanties comme un dépôt de garantie ou une caution pour se protéger contre les impayés.
Ses inconvénients :
- Rigidité : La durée minimale du bail peut limiter la flexibilité du bailleur s'il souhaite reprendre ou vendre le local.
- Limitation de la hausse du loyer : La révision du loyer est encadrée par la loi, ce qui peut restreindre les augmentations.
- Indemnité d'éviction : Si le bailleur ne renouvelle pas le bail, il pourrait devoir verser une indemnité au locataire.
Vous disposez désormais d’une vue d'ensemble du bail commercial.
Cependant, avant de vous lancer dans la signature d’un contrat, on vous conseille de bien en maîtriser les détails. On le sait, cela peut sembler compliqué, alors nous allons décortiquer tout ça de la manière la plus simple possible.
2. Le contrat du bail commercial
Qui sont les différentes parties qui signent le bail commercial ?
- Le bailleur : C'est le propriétaire du bien immobilier, qui en détient donc les droits. Il peut être une personne physique ou morale.En cas de vente du local, le bail continue avec le nouveau propriétaire, qui reprend les droits et obligations du bailleur initial.
- Le preneur (ou locataire) : C’est l'entrepreneur ou le commerçant, la personne physique ou morale, qui loue le local ou l'immeuble pour y exercer son activité commerciale, industrielle ou artisanale.
Ne négligez pas la rédaction de votre contrat
Le bail commercial, c'est comme la clé de voûte de la relation entre le bailleur et le preneur. Il est donc essentiel que cette base soit solide grâce à un contrat. Ce dernier peut être rédigé par un avocat, un notaire ou un agent immobilier, mais également par les parties elles-mêmes.
Vérifiez qu’il comporte bien les éléments suivants :
- La durée du bail : Comme on l’a vu, la durée standard est de 9 ans, mais selon le type de bail commercial, celle-ci peut varier. Il faut également y inscrire le droit au renouvellement, qui prolonge le contrat de manière tacite.
- Le loyer : Il est évidemment indispensable d’inscrire le montant du loyer et les conditions de paiement. Et n'oubliez pas de prévoir une clause de révision du loyer.
- Les charges et réparations : Qui paie quoi ? Tout ça est réglementé. Elles peuvent inclure l'eau, l'électricité, la taxe foncière ou encore le remplacement d’équipements ou de grosses réparations. Il est indispensable d’inclure dans le bail un inventaire des charges et d’en préciser la répartition.Bon à savoir : Le bailleur est tenu de fournir au preneur la liste des travaux réalisés depuis 3 ans et ceux prévus pour les 3 années à venir.
- Les réparations : Qui paie quoi ? Les réparations courantes comme le remplacement d'une ampoule ou la réparation d'une fuite sont généralement à la charge du locataire. En revanche, les grosses réparations, comme refaire la toiture ou remplacer une chaudière, incombent souvent au bailleur.
- Le droit de résiliation : La vie est faite d'imprévus alors soyez sûr de prévoir des conditions claires de résiliation. Par exemple, en cas de non-paiement du loyer ou si le locataire ne respecte pas l'usage autorisé du local.
💡 Nos conseils pratiques :
- Évaluez le locataire potentiel : Avant de signer, assurez-vous de la solvabilité du locataire. Un bilan comptable ou des garanties financières peuvent vous donner une idée de sa santé financière.
- Rédigez des clauses claires : Que ce soit pour les charges, la cession ou la résiliation, chaque clause doit être rédigée avec précision.
- Demandez un dépôt de garantie ou une caution pour vous offrir une sécurité supplémentaire.
- Exigez que le locataire soit assuré afin de vous protéger en cas de sinistre.
- Consultez un expert : Un avocat spécialisé ou un expert en immobilier peut vous aider à peaufiner votre bail pour qu'il soit juridiquement solide.
- Anticipez les litiges : Prévoyez des mécanismes comme la médiation pour résoudre les éventuels désaccords. On vous en parle un peu plus loin.
La rédaction d'un bail commercial est un exercice d'équilibre entre protection des intérêts du bailleur et flexibilité pour le locataire. Avec ces conseils en tête, vous êtes prêt à rédiger un bail qui répondra aux besoins de chacun.
Ce contrat protège donc les parties, mais les lie également à certaines obligations.
3. Quelles sont les obligations en tant que bailleur ?
Le bailleur n'est pas seulement celui qui fournit le local, il est aussi tenu à certaines obligations.
Fournir un local conforme au contrat
La conformité, c'est la base d'un bail commercial réussi. Mais qu'entend-on exactement par "conforme" ?
- Sécurité : Le local doit respecter toutes les normes de sécurité en vigueur, qu'il s'agisse de la sécurité incendie, électrique ou encore d'accès pour les personnes à mobilité réduite.
- État général : Le local doit être en bon état et ne présenter aucun défaut majeur qui pourrait nuire à l'activité du locataire. Par exemple, une toiture qui fuit ou un système de chauffage défectueux ne serait pas conforme.
- Usage prévu : Si le bail stipule que le local est destiné à une boulangerie, il doit être équipé en conséquence, avec par exemple une extraction pour le four ou un espace de vente adapté.
Entretenir le local
L'entretien, c'est la garantie d'un local qui reste en bon état sur la durée.
- Grosses réparations : Celles-ci sont généralement à la charge du bailleur. On parle ici de travaux majeurs comme refaire la toiture, remplacer une chaudière ou encore rénover la façade.
- Entretien régulier : Cela peut inclure le nettoyage des parties communes, le ramonage des cheminées ou encore l'entretien des espaces verts pour un local avec un extérieur.
Payer les charges
Certaines charges sont à la charge du bailleur. Voici quelques exemples :
- Taxe foncière : C'est généralement le propriétaire qui s'en acquitte, sauf clause contraire dans le bail.
- Assurances du bâtiment : Bien que le locataire doive assurer son activité, c'est au bailleur de s'assurer contre les risques liés au bâtiment lui-même, comme les dégâts des eaux ou les catastrophes naturelles.
- Charges de copropriété : Si le local est situé dans un immeuble en copropriété, le bailleur doit s'acquitter des charges relatives aux parties communes, comme l'entretien de l'ascenseur ou du hall d'entrée.
À noter que le bailleur a également pour obligation d’enregistrer le bail commercial auprès du service des impôts dans le mois suivant sa signature.
En respectant ses obligations, le bailleur garantit une relation sereine avec son locataire et s'assure que le local reste attractif et fonctionnel sur la durée.
4. Et du côté du preneur ?
Évidemment, le preneur aussi a des responsabilités dans le cadre du bail commercial. Ces obligations garantissent le bon fonctionnement du contrat et la pérennité de son activité au sein du local. Alors, comment le preneur doit-il s'acquitter de ses devoirs ?
Payer le loyer
Le paiement du loyer est l'une des obligations principales du preneur. Il est généralement payé mensuellement ou trimestriellement, selon ce qui est stipulé dans le bail, par virement, chèque ou prélèvement automatique.
Entretenir le local
Le preneur doit également veiller à ce que le local reste en bon état tout au long de la durée du bail.
- Entretien courant : Cela englobe les petites réparations et l'entretien régulier du local. Par exemple, remplacer une ampoule défectueuse, réparer une chaise cassée ou encore repeindre un mur abîmé.
- Respect des normes : Si le local doit respecter certaines normes (hygiène, sécurité, etc.), c'est au preneur de s'en assurer. Par exemple, un restaurant devra respecter les normes d'hygiène alimentaire.
- Restitution du local : À la fin du bail, le preneur doit rendre le local dans l'état où il l'a trouvé, en tenant compte de l'usure normale. Si des dégradations sont constatées, elles peuvent être retenues sur le dépôt de garantie.
Respecter les clauses du contrat
Le bail commercial contient souvent des clauses spécifiques, comme une interdiction de changer l'activité exercée dans le local ou des horaires d'ouverture à respecter.
Un bail commercial étant un accord entre deux parties, il convient donc aux deux de respecter leurs obligations pour éviter tout litige.
5. La gestion des litiges : quand les choses se compliquent
Des litiges peuvent surgir entre le bailleur et le preneur, notamment en cas de non-respect du contrat. C'est précisément dans ces moments que l'importance d'un contrat bien rédigé se manifeste, car il constitue une protection essentielle pour défendre vos droits.
Ces désaccords peuvent être liés à diverses raisons, comme le non-paiement du loyer, une détérioration du local ou un changement d’activité non autorisé.
Face à ces situations, comment adopter la meilleure approche pour résoudre le conflit ?
La médiation
Suite à une période économiquement difficile, le preneur accumule des retards de paiement. Plutôt que de se lancer dans une bataille juridique, les deux parties décident de faire appel à un médiateur, un tiers neutre qui aide les parties à trouver un terrain d'entente en facilitant la communication.
La médiation est souvent volontaire et est choisie pour une résolution informelle, rapide et économique du conflit. Elle a l'avantage majeur de préserver la relation entre le bailleur et le preneur.
La conciliation
Comme pour la médiation, plutôt que d'entrer immédiatement dans un conflit ouvert, les deux parties peuvent opter pour la conciliation, une approche plus directive. Un conciliateur de justice intervient alors plus activement puisque son rôle, contrairement au médiateur, est de suggérer des solutions ou des compromis.
La conciliation peut être volontaire ou ordonnée par le tribunal car moins coûteuse et plus rapide qu'un procès. Ce qui nous amène à…
Le tribunal
Parfois, les solutions amiables ne suffisent pas et une des deux parties décide de saisir le tribunal. Cette voie, bien que plus longue et coûteuse, offre une décision contraignante et apporte une clarté juridique. Cependant, elle peut envenimer les relations et rendre toute future collaboration difficile.
Bien que cette option soit parfois nécessaire, elle devrait être envisagée comme un dernier recours, après avoir épuisé toutes les autres voies de résolution.
💡 Nos conseils pratiques :
- Privilégiez toujours la communication : Avant d'envisager une action en justice, essayez de discuter avec l'autre partie pour comprendre ses préoccupations.
- Documentez tout : Conservez tous les documents et correspondances relatifs au bail et au litige. Ils pourront vous être utiles en cas de procédure.
- Consultez un expert : Avant de prendre une décision, consultez un avocat spécialisé en droit immobilier pour connaître vos droits et vos options.
En tant que propriétaire, le bail commercial est primordial pour sécuriser votre investissement. Et maintenant, vous en connaissez les subtilités et êtes armé pour établir des locations locatives pérennes.
Mais n'oubliez pas, chaque bail est unique, alors n'hésitez pas à consulter un professionnel pour vous accompagner dans sa rédaction.
Nos experts en immobilier sont à votre disposition pour répondre à vos questions sur vos projets d'investissement locatif.